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Politique extérieureTraditionnellement, la politique étrangère du Royaume-Uni peut être présentée dans les trois dimensions évoquées par Churchill : l’Europe, la relation transatlantique et le Commonwealth. Le Commonwealth tend à voir son importance relativisée : ses 53 pays membres et ses 1,8 milliards de citoyens continuent de mobiliser la diplomatie britannique mais la part des échanges commerciaux qu’il représente pour la Grande-Bretagne n’est plus que de 11 % depuis 1980. Si l’Afrique reste une priorité pour la Grande-Bretagne, la politique étrangère est largement tournée aujourd’hui vers les Etats-Unis et la construction européenne. Le Royaume-Uni cherche constamment à concilier ces deux solidarités. C’est notamment ce qui explique son rapport spécifique à la construction européenne, ainsi que sa volonté d’être un « pivot » entre l’UE et les Etats-Unis. Le 11 septembre 2001 a conforté cette tendance. L’engagement britannique en Irak, aux côtés des Américains, est également un exemple marquant et discuté du positionnement britannique à l’égard des Etats-Unis et des Européens.
Le Royaume-Uni est également engagé militairement, au sein de l’OTAN, en Afghanistan.
Affaires européennes :La question européenne constitue un point de débat au sein des partis et de l’opinion publique britanniques. Lors des élections européennes de 2004, 44 députés ont été élus sur des listes de partis « eurosceptiques » voire anti-européens, contre 34 affiliés à des partis favorables à l’Europe.
- Les gouvernements de Tony Blair ont constamment œuvré pour placer le Royaume-Uni « au cœur de l’Europe », tout en réaffirmant les objectifs traditionnels de la politique européenne du Royaume-Uni : préservation de la souveraineté, développement d’une politique de coopération entre Etats-nations de l’UE. Les Britanniques défendent au sein des enceintes européennes une stratégie favorable à l’élargissement et à la libéralisation de l’UE.
- En 1997, le Royaume-Uni, après avoir négocié le traité d’Amsterdam, qui instaure le pacte de stabilité et de croissance et prévoit l’élargissement de l’UE, a signé la charte sociale du traité de Maastricht et soutenu la relance de l’Europe de la défense lors du sommet de Saint-Malo (1998). Le Royaume-Uni a également chois de ne pas rejoindre la zone euro et l’espace Schengen.
- La Présidence britannique de l’UE, au second semestre 2005, a permis : la confirmation de l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie et la Croatie, la reconnaissance du statut de candidat à l’ARYM (Macédoine), l’adoption de plusieurs textes législatifs (réforme de l’organisation commune de marché du sucre, directive Reach, détention des données dans le domaine Justice et affaires intérieures). Le sommet informel de « Hampton Court », consacré à la relance de l’UE, a été préparé étroitement avec la France autour de thèmes concrets et rassembleurs.
Enfin, le Conseil européen de décembre 2005 est parvenu à un accord sur les perspectives financières 2007-2013, instaurant une modification du mécanisme de calcul du « chèque britannique » (aboutissant à une réduction de celui-ci de 10,5 Mds € sur cette période), pour une structure de dépenses largement comparable à celle contenue dans les propositions faites par la Présidence luxembourgeoise en juin, mais légèrement réduite (avec un maintien intégral de la PAC). Au Conseil européen du printemps 2006, les Britanniques ont, aux côtés de la France et des autres membres de l’Union, permis une avancée sur la directive « services », conforme aux équilibres atteints par le Parlement européen.
Prenant acte du « NON » francais et néerlandais au réferendum sur la constitution européenne, les Britanniques - sous l’égide de Tony Blair - discutent avec leurs partenaires de la perspective d’un traité simplifié reprenant certains des éléments du projet initial.
Enjeux globaux :En 2005, le Royaume-Uni détenait également la Présidence du G8, qu’il a choisi de consacrer à deux dossiers : le changement climatique et l’aide au développement, en particulier à l’Afrique. Ce choix, qui répondait également aux priorités de la France, a permis d’obtenir des avancées importantes sur ces thèmes essentiels. Ensemble, la France et le Royaume-Uni ont ainsi joué ces dernières années un rôle clé pour faire aboutir de nombreuses initiatives internationales (convention sur l’environnement, Cour pénale internationale, et, plus récemment, convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle).
Concernant le changement climatique Tony Blair a veillé depuis 2005, dans le cadre du G8, à faire progresser le consensus scientifique sur la réalité du phénomène du changement climatique et sur la menace qu’il posait. Il a également favorisé un dialogue intégré sur les questions climatiques et énergétiques avec les grands pays émergents (Brésil, Chine, Inde, ...). Cet effort a été poursuivi pendant les Sommets de l’Union européenne avec la Chine et l’Inde. Le Royaume-Uni a également joué un rôle clé, en tant que Président de l’Union européenne, lors de la Conférence de Montréal sur le changement climatique, qui a décidé de lancer la discussion sur l’application du protocole de Kyoto et de la Convention climat après 2012. Cette priorité est affichée avec constance, y compris aux Nations-Unies.
L’Afrique est l’autre grande priorité des Britanniques, avec comme objectif la stabilité du continent, et comme moyen, le Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l’Afrique (NEPAD), articulé autour de trois thèmes : la bonne gouvernance, l’intégration économique et la prévention des conflits. La Commission Blair pour l’Afrique a établi la doctrine du Royaume-Uni en termes de coopération au développement. La présidence du G8 a été l’occasion de proposer l’extension aux pays non-PMA (pays les moins avancés) des conditions préférentielles d’accès au marché figurant dans le droit commercial international. Elle a également permis de formaliser un soutien croisé entre les deux principales propositions en matière de financements innovants, la Facilité financière internationale - FFI - et la contribution internationale sur les billets d’avion. Le Royaume-Uni est d’ailleurs un des cinq Etats fondateurs d’UNITAID, la facilité internationale d’achat de médicaments lancée par les Présidents Chirac et Lulla, afin de donner aux pays en développement un accès aux traitements contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, et qui est alimentée essentiellement par une contribution sur les billets d’avion.