--Appartement des jumeaux

L'installation dans le chateau n'avait pas été difficile. Ils n'avaient croisé personne mis à part le directeur et quelques élèves, pour l'instant. Peut-être faudrait-il attendre des présentations "officielles"? Les jumeaux n'avaient aucune idée de la manière de procéder des sorciers dans ce genre de situation...

Ils avaient vite découvert leurs appartements, un pour deux en réalité, exactement comme ils l'avaient souhaité. Une chose était sûre, ils ne manqueraient pas de place, ici. Ils n'avaient eu aucune exigence particulière par rapport à ce logement, mais il aurait été très difficile de le refuser, même pour un snob. C'était un endroit...Magique.

Les jumeaux avaient eu un peu de mal à comprendre le système d'entrée. Après tout, tous ces codes et ces mots de passe étaient-ils bien utiles? Est-ce que leur logement risquait d'être pénetré par un tiers à tout moment? A voir les lieux, ils en doutaient fortement...Mais ils ne montrèrent aucune réticence, jugeant qu'il était déjà bien heureux qu'on laisse deux prédateurs (en théorie...) dormir sous le même toit qu'un milliers d'humains innoncents...

L'interieur n'était pas au goût de Beth, mais il lui fallut moins de quatre heures pour retaper la déco de A à Z. En passant par un portrait (le fameux truc qui parlait et qui demandait des mots de passe à tout bout de champ) on accedait directement au salon de l'appartement. C'était une pièce ronde, d'une taille admirable, et d'un goût certain depuis que les Hope y avaient emmenagé.

Ils trouvaient originale la décoration "médievale" du chateau, mais ils avaient quelques besoins de personnaliser leur logement propre, la seule chose qui leur appartenait, du moins le seul bien materiel. Tout y était très lumineux, très clair, combattant une fois de plus tous les préjugés sur leur espèce maudite.

Le sol était recouvert de bois clair, très clair, qui s'aliait à merveille avec l'épais tissus crème qui recouvraient les murs. Au fond de la pièce, un magnifique piano à queue trônait, seule sur une legère estrade. Le reste de la pièce était meublé d'un bahut où étaient posés quelques bibelots gardés de l'époque de leur vivant, et de nombreux poufs et canapés, dans des couleurs chocolatées.

A droite de l'entrée, une porte donnait sur un petit corridor, cachée derrière un pan de mur (mais pourquoi tant de cachotteries?). De là, on accedait au bureau, une pièce circulaire, meublée de deux grands bureau de travail et de nombreuses bibliothèques, toutes emplies de livres sur la magie ou non. On trouvait aussi la salle de bain, avec une baignoire profonde de plusieurs mètres sans doute, creusé dans le marbre blanc du sol, et tant de robinets qui devaient enfermés des parfums plus délicieux les uns que les autres pour l'odorat ultra-sensible des Hope.

Et la dernière pièce, non la moins belle mais sans doute la plus inutile. La chambre à coucher. Rectangulaire, elle faisait honneur à un magnifique lit deux places à baldaquin, plus digne d'un couple que de jumeaux. Les rideaux de velours blanc étaient remontés gracieusement de chaque côté, et Beth avait été jusqu'à broder leurs noms sur les taies d'oreillers. Que d'ironie quand on savait que jamais ils n'y coucheraient.

Bref, cet appartement était magnifique, et c'était avec impatience et plaisir qu'ils le rejoignaient après leurs cours, comme ce soir-là. L'horloge affichait dix-sept heures, et l'ouie plus que développée d'Elizabeth capté les pas mesurés des adultes qui s'en allaient boire le thé, et ceux plus lourds des enfants qui jouaient dans les couloirs...

Dans un pop, un elfe de maison apparut dans l'appartement afin de vérifier que tout était en ordre et qu'un grain de poussière ne s'était pas posé inopinément dans les parages.

A l'occasion, il espérait aussi pouvoir se renseigner et savoir à quelle heure, les nouveaux locataires souhaitaient que le ménage soit fait.
Il n'était pas revenu depuis que le logement avait été attribué aux professeurs de Charisme. Et en entrant, sa réaction fut un..

"Wouah"

Plein de tapisseries partout. Plein de livres. Ca allait être coton à nettoyer tout ca... Ah la la, les humains. Aucun sens pratique.

L'elfe de maison ne s'en était sans doute pas aperçu, trop plongé dans ses pensées sûrement rivées sur le ménage, la cuisine ou quelque chose de la sorte, mais son arrivée avait provoqué un revirement de situation plutôt notable.

Avant qu'il ne surgisse de nulle part, Carlisle était dans son bureau, en train de peaufiner son prochain cours, et Elizabeth lisait un roman à l'eau de rose, lovée comme un chat dans les couverture de leur lit inutile.

Dès que le "pop" avait retentit, les deux jumeaux avaient couru au salon, et s'étaient positionné d'une façon très...eu propice à la discussion. En moins d'un quart de seconde, deux créatures damnées étaient accroupies en signe de combat, toutes dents dehors.

Bien sur, ils reprirent une position normale dès qu'il reconnurent à quelle espèce appartenait la petite créature qui risquait fortement de salir leurs murs clairs avec son torchon moisi en guise de robe...

Cette petite chose était à la fois drôle et impressionante aux yeux des jumeaux. Drôle, en pensant au nombre de millième de seconde qu'il faudrait à Carlisle ou à sa soeur pour devorer cette chose. Et impressionante, quand ils songeaient à la concentration d'autant de pouvoirs magiques dans un corps si ridiculement fragile.

"Heu...Bonjour?"

Elizabeth hesitait, il le voyait sans mal. Ils connaissaient l'existence de ces créatures et en avaient déjà rencontrés, mais très peu, et c'était toujours très impressionant pour eux d'être confrontés à une nouvelle part du monde magique.

L'elfe les avait bien senti. Mais tétanisé... il n'avait pas bougé. C'était quelque chose qu'il ne connaissait pas du tout qu'il avait ressenti. C'était étrange. danger, animal, bestial, mortel.

Bon, ils avaient dit bonjour, alors...

Alors Gugusse se retourna vers eux et s'inclina, ometant de les regarder. Des fois que ca plaise pas. Après tout, certaines personnes n'aimaient pas être regardées par les elfes; Sans doute parce qu'elles se croyaient trop laides pour les elfes. A moins que ca ne soit autre chose. mais c'était trop compliqué pour notre elfe. Alors, autant ne pas se poser de questions.
NON En fait, la vérité était que Gugusse mourrait d'envi de poser les questions. Mais parfois, fallait pas. Et la, il ne savait s'il pouvait. Alors il garda ses questions.

"Bonjour messieurs dames. Le logis vous convient-il ?"

Carlisle souriait, même si l'elfe ne pouvait pas le voir, la figure penchée vers le parquet. Son sang battait très vite, et Carlisle pouvait entendre son instinct de survie se mettre en route. Tout cela était normal, ils inspiraient une crainte inconsciente à la plupart des gens. Bien plus aux créatures autres que les humains.

Non pas parce qu'elles étaient moins intelligentes, non. Plutot parce qu'elle étaient en général plus intuitive, et suivaient plus leur instinct que les humains, qui se croient au-dessus de tout, pour la plupart.

"Le logement est parfait..."dit-il de sa voix la plus rassurante.

Il n'avait pas trop sû comment l'appeller. Il y avait bien "chose", "bête", "elfe"...Mais c'était un peu trop irrespectueux à son goût, et il s'abstint donc de l'appeller par quelque nom que ce soit tant qu'il ne connaitrait pas le sien propre.

"Gugusse maître monsieur professeur Carliste Hope" précisa l'elfe sans pour autant relever la tête.

Ben oui, Gugusse était son nom. Bon, quand même, il n'était pas très propre ce tapis. Il faudrait arranger ca. Un petit grattement des orteils dessus et celui-ci retrouva des couleurs plus correctes : plus de pousière pour les cacher. C'était quand même mieux.

Oui voila, c'était bien comme ca.

(faudra que je vous trouve des jeux de mots sur vos noms écorchés vous...)

Gugusse? Les noms aussi laids devraient être prohibés, même pour des elfes. Néanmoins, la pauvre créature avait l'air sympathique et injustement terrifiée par ses "maitres", comme elle appelait les jumeaux. Elizabeth éprouva un élan de compassion pour ce Gugusse, encore un effet de son empathie.

"Enchanté...Gugusse." elle souriait, bien que le fameux Gugusse ne puisse pas le voir, toujours concentré sur le sol "Vous pouvez nous appellez Carlisle et Beth, tout simplement." Elle ne tenait pas à tant de cérémonie, ça ne ferait que regonflé l'égo déjà à cran de son frère. "Nous nous portons à merveille, votre visite a-t-elle un but précis?"

Non qu'elle n'appreciait pas la compagnie de créatures aussi étranges que Gugusse, mais l'état de son "vetement" l'inquiètait un peu pour la propreté de ses murs...Et puis, il semblait tellement avoir peur que lui aussi préférerait sans doute déguerpir à la premiere occasion!

Gugusse releva la tête horrifié.

"Mais je n'ai pas le droit d'appeler maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope Carliche et Bethi !! Ce serait manquer de respect à maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Et les elfes ne doivent pas manquer de respect maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Ni à vous ni à personne maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Qu'ils soient libres ou non maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope."

Et Gugusse se ratatina sur le tapis, décidément très sale.

"Gugusse n'était pas venu poru déranger maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Il était venu pour connaître les heures auxquelles lu et ses compagnons pourraient nettoyer l'appartement maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Pour savoir à quelle heure, ils devaient apporter collation, déjeuner et autres maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Et également pour savoir ce que désiraient manger maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Pour savoir si vous aviez des couleurs préférées pour les draps maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope. Et pour savoir comment vous souhaitiez que votre linge propre et sale soit géré maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope."

(ou comment faire ds messages à rallonges et illisibles avec la politesse)

(je vois ça^^)

Apparement, la créature et les jumeaux n'étaient pas du tout sur la même longueur d'onde...Elizabeth avait déjà entendu parler de leur manière de fonctionner, mais de là à être aussi buté et soumis? C'en devenait ridicule et révoltant, et elle se promit d'en toucher deux mots aux sorciers du coin, histoire de leur secouer le prunier et de les mettre en face de la réalite. Ca faisait si longtemps que ces peuvres choses étaient traitées comme des escalves qu'elles y prenaient plaisir et refuser de vivre autrement. Intolérable!!!

La colère commençait à se dessiner sur les traits parfaits du visage de Beth, lorsque son frère la calma d'une oeillade. Plus calme, plus mesuré, comme toujours, il trouva une solution au probleme des noms. Franchement, si à chaque fois qu'il leur parlait, ce Gugusse faisait des phrases de quinze minutes avant de prononcer leurs prénoms, Beth allait finir par perdre patience et lui sauter à la gorge.

"Bon, écoute moi, Gugusse." Le voix de Carlisle était celle de l'homme qui donne un ordre par obligation. Son ton était ferme, mais il essayait d'y faire une place à l'amitié et la compassion, que Gugusse ne devait pas avoir rencontré souvent. "Tu nous appelleras CAR-LISSE-LEUH et BAI-SSEU"

Beth sourit, elle savait que son frère detestait qu'on écorche son nom (ca faisait sans doute partie du personnage prétentieux et imbus de sa personne qu'il était devenu). Avant que l'elfe ne pû protester, il reprit d'une voix plus ferme.

"C'est un ordre...Tu peux venir nettoyer à l'heure qui te chante, nous souhaitons des vêtements propres chaque matin, il sera inutile de changer les draps puisque nous ne dormirons pas dedans"

Un sourire narquois naquit sur les lèvres pleines du vampire. Il toisa l'elfe quelques secondes, et reprit, amusé.

"Qu'entends-tu par...collation?"

Après tout, ces sorciers étaient largement assez cinglés pour leur envoyer des elfes pour le petit-déjeuner...

(it's the quiproquo time^^)

Quoi qu'ils racontaient ? La Gugusse ne comprenait pas. Un ordre d'accord. Mais un ordre incompris. Comment allait-il pouvoir l'appliquer ? Ses oreilles se baissèrent à cette réalisation. Il n'allait pas pouvoir faire plaisir aux deux êtres : il ne les comprenait pas. Il allait devoir les déranger en leur posant une question.

"Excusez-moi pour le dérangement maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope mais... c'est quoi CAR-LISSE-LEUH et BAI-SSEU ?"
Deux nouveaux titres des humains qu'on avait homis d'apprendre aux elfes ?

Comme l'ordre de Merlin et les docteurs ?

Enfin, il faisait le ménage quand il voulait.... Donc aussi maintnenant. Et hop, sa serpillère Gigi qui lave tout mieux que blanc et... sa brosse Grandier. il commenca à frotter ce tapis qui l'agacait depuis son arrivé : trop sale.

"Les collations ? Bah quoi que maître monsieur professeur Carliste Hope et maîtresse madame professeur Elizabeth Hope désirent manger et quand ? grrrrrrrrr"

C'était quoi cette tache qui ne voulait pas partir ? C'était tout rouge.

Encore plus compliqué que ce qu'il avait pensé. Apparement, la soumission des elfes avait pour origine les capacités intellectuelles plutot restreintes de ces derniers. Carlisle ne soupira pas, bien que cela fut tentant, car il savait qu'il allait blesser la petite chose.

"Reprenons, Gugusse. Appelles-nous Carlisle et Beth, c'est un ordre. Désolé si je n'ai pas été clair tout à l'heure."

Compliqué, oui. Amusant aussi. Apparement, on avait mis au courant les elfes que les jumeaux Hope avaient un regime special, et on les prenait pour de la paté...Ou alors, on avait décidé que les Hope n'auraient finalement pas droit à leurs week-ends de chasse...

"Qu'est-ce que vous êtes en mesure de nous offrir comme nourriture?"

Son sourire était toujours narquois.

Les appeler Carliste et Beth ?

Oh... Gugusse rougit.

"Mais... Monsieur madame, si je vous appelle comme ca, je vous manque de respect. no parce que les élèves, je les appelle pas comme ca. C'est qui Beth ? Vous avez un chat Monsieur ?"

Non parce que la dame, elle s'appelait bien Elisabeth Hope, il s'était pas trompé si ? oh c'était compliqué tout ca. Au moins les elfes n'avaient qu'un nom.

"Et pour la nourriture, ben nous avons ce que vous voulez Monsieur madame. Même pour votre chat. Souris ou rat ?"

Pas que ca enchantait vraiment Gugusse. En effet, l'idée de devoir de nouveau courir après les souris pour en faire des ragoûts... Et d'en garder assez pour les élever et avoir de quoi nourrir un animal supplémentaire aussi. Vive les poules. C'était plus simple.

Cette fois-ci, Carlisle et sa soeur éclatèrent franchement de rire, quelques brèves secondes.

"Elizabeth prefere qu'on l'appelle Beth" celle-ci déglutit, les souvenirs douloureux remontant à la surface "Nous n'avons pas de chat. En revanche, j'espère que vous quelque chose de plus consistant à nous proposer que des souris et des rats, pour nous"

Gugusse rougit de son erreur.

"Oh pardon Monsieur Carliste et Madame Beth."

Bon, Gugusse avait quand même passé l'étape de se faire du mal tout seul. ils avait que ca ne servait qu'à ralentir son travail pendant quelques jours après. Donc autant rester entier. Aussi ne se cassa-t-il pas un doigt comme il le faisait auparavant.

"Euh, la cuisine vous prépare ce que vous demandez Monsieur Carliste et Madame Beth. Il faut jsute que nous sachions."

S'ils pouvaient pleurer, il en aurait rit aux larmes. Mais bien sur, c'était exclu, la petite chose avait l'air tellement désolée de s'être trompée de nom, allez savoir ce qu'elle ferait si elle se rendait compte que les jumeaux se moquaient d'elle.

Apparement, ils avaient mal compris. Une fois n'est pas coutume. Les elfes ne s'ofriraient pas en sacrifice, et ils ne leur approteraient pas non plus de gibier à domicile. Ils avaient simplement cru que les Hope étaient des humains, et qu'ils devraient leur cuisiner les mêmes mets qu'à leurs collègues.

"Il sera inutile de cuisiner quoi que ce soit, Gugusse, nous mangerons par nos propres moyens, merci"