--Chez le marchand de glaces : une soeur... et son frère

BLOMP

Bruit caractéristique d'un transplannage. En effet, deux jeunes venaient d'apparaître sur le chemin de Traverse... devant le magasin de glaces.

Akimi connaissait bien ce magasin. Pour cause : elle n'était pas la soeur de Tao pour rien. Pas qu'elle aime les glaces. mais elle se doutait bien que... le jour où elle le trouverait, il en réclamerait une. Ca n'avait pas loupé d'ailleurs.

"Voila. Et me vomis pas sur les chaussures s'il te plait. Le chien du passant la, c'est mieux. Merci."

Il détestait les transplannages. S'il y avait bien une chose au monde que Tao avait tenté d'aimé, sans succès, c'était ça. Le simple fait de disparaître, puis réapparaître, lui retournait tout l'estomac. Le fait d'être enveloppé par la magie lui hérissait tous les poils du dos. Il en avait envie de vomir, Akimi avait bien vue.

Le garçon porta une main à son coeur et attendit que celui-ci se calme. Une fois son coeur plus calme, ses trippes céssèrent également de danser la java. Satisfait, Tao se permit enfin de poser les yeux sur le glacier, ceux-ci s'illuminant démesurément à la vision qui lui était offerte.

Tao connaissait les glaciers moldus, mais il estimait qu'un glacier sorcier ne pouvait pas être réellement différent.

- WOUARG ! Tu es la meilleure ! Tu as fais du repérage avant ou quoi ? Parce que tu maîtrises, apparaitre juste devant le bon magasin !" Tao en siffla d'admiration. "Viens, on rentre."

Tao lui attrapa le bras et la tira donc à l'intérieur.

Akimi se laissa faire amusée, se permettant de laisser tomber, pour quelques heures son masque et ses calculs. Profiter du frangin pendant quelques heures. Une simple vie de famille de fille de son âge. Voila tout.

"J'arrive j'arrive."

Amusée, elle se demandait comment il allait considérer les glaces sorcières... pas si semblables aux glaces moldues que ca. Des glaces qui changent de goût... des glaces dont les oculeurs ne collent pas aux parfums. des glaces qui pétillent. Qu'allait-il choisir ?

Tiens, c'était qui cette drolesse ? PAS QUESTION Qu'elle drague son frangin !! D'un regard noir, elle la fit dégager.

Tao regarda la serveuse couiner et filer rapidement, sans comprendre la raison d'une attitude pareille. Décidant de ne pas se poser trop de questions, il tira Akimi vers un fauteuil rouge qui lui paraissait confortable, face à une petite table carrée. Là, il se permit de sourire -encore-avec plaisir et se lécha les lèvres.

- C'que j'ai hâte ! J'espère qu'ils ont du chocolat, hummm, et de la vanille. Ou alors des parfums comme avait Maxime, le glacier pas loin de Dali. Miam, c'était..." Tao se stoppa, bloquant visiblement. "...très bon."

.... Pourquoi avait-il des souvenirs grivois pour à peu près tous les sujets...? Bon sang, c'était presque perturbant. Ne pas penser au dit Maxime, plutôt penser aux dits parfums de glace.

- Y'avait des goût calqués sur les barres de céréales moldues, ou encore des fruits dont t'aurais jamais imaginé qu'il puisse en faire une glace. Déliciiiouuus ! Y'a quoi comme parfum ici ?"

Akimi le traina alors vers les bacs de glace.

"Y a ca."

Qu'il ne lui demande pas à quoi ca correspondait, elle n'en savait rien. Si son frère était sucre, elle était sel. Donnez-lui un bon camembert et elle était heureuse. Mais alors des glaces...

Tao observa les parfums étalés devant lui et releva la tête vers sa soeur, complètement perdu.

- Citrouille ? Hareng sauce lila ? C'est quoi ce délire ?" Une grimace appuya cette dernière déclaration. "Les autres mots ne veulent rien dire, regarde, bombabulle, goût pastille défractout...Pourquoi pas choucroute, tant qu'on y est ?!"

- Nous n'avons plus cela en stock." Intervient un homme d'une trentaine d'années qui, visiblement, bossait ici. "En revanche..."

- ARG, je ne veux pas savoir ! Vous connaissez le chocolat, oui ?" Tao esperait bien, sinon il criait au scandale. "Et la vanille ? Oh, et la fraise ?!"

- Hm, nous avons... plusieurs variétés de..."

- Oh non, Aki, regarde, voilà qu'il va me dire qu'il y a pleins de sortes de chocolats. Magiques, en plus, j'en suis certain. Combien tu paris qu'il ne connaissent même pas le vrai chocolat, tout simple, sans effets bizarres."

Et pendant que l'homme essayait vainement d'en placer une, Taokin continua, sur sa lançée de gérémiades.

- Bientôt, on va m'annoncer qu'il n'ont que des parfums fraise tagada qui rendent rose. Et des parfums vanille qui ont un goût de scarabé mort écrasé sous une chaussure. Je vois ça d'ici : Nous ne vendons que des trucs bizarres que personne de normal n'aurait songé à manger avant que nous décidions d'empoisonner des mamouth à six pattes avec..."

Akimi lui donna une légère baffe derrière la tête.

"Ecoute-le jusqu'à la fin. Puis tu sais... chocolat fine orange, c'est vachement bon."

Bon un tantinet alcoolisé, mais ca c'était pas grave, si ?

Imaginons un peu... Tao bourré... bah,elle le déposerait aux autres fadats. Donc non pas grave.

Tao lança un regard interloqué à sa soeur. Est-ce qu'elle venait de lui conseiller d'écouter un vendeur qui..- Non, rien.

- Bon bah, allons-y pour chocolat fine orange alors." Déclara Tao, posant l'une de ses mains sur la bouche de l'homme. "Ca vous ira aussi. Je ne comprends rien à vos autres parfums, donc je suis le conseil de ma soeur, ici présente. Mais si jamais c'est mauvais, je serais obligé d'être un très très vilain garçon."

L'homme équarquilla les yeux et Taokin se demanda, un instant, pourquoi une telle réaction. C'était ridicule. Et puis, il avait dis ça avec le sourire. Un sourire... qui pouvait avoir été mal interprété ? Tao fronça les sourcils, refusant de chercher plus loin, et retira sa main, laissant respirer l'homme.

- Vous pouvez nous l'ammener à notre table, j'imagine, on est installé là-bas." Le joyeux luron pointa la banquette où ils étaient quelques minutes plus tôt. "J'vous fais confiance."

Puis se tourna vers Akimi.

- Bon, soeurette, on dirait que c'est réglé. Ca a l'air d'être un brave homme, tu trouves pas ? Il n'a même pas répliqué. Et lui, il n'a pas sortit de baguette !" Taokin lui adressa un sourire ravi. "Il est trop super je trouve. Allons nous assoir !"

(Le verbe s'assoir... s'asseoir... Hum hum... minceuuuh !)

(peux pas te dire, je bloque aussi. Alors je restes assise)

Akimi le suivit après avoir précisé au vendeur qu'elle prenait la même chose. Bien que... tao mangerait en réalité sa coupe à elle en plus de la sienne.

"Disons qu'il a l'habitude de servir des enfants plus ou moins turbulents. Pour lui tu étais un client comme beaucoup d'autres qui ont croié sa route avant lui. Peut-être juste un peu plus bavard. D'ailleurs le bavard c'est toi. Alors bavarde. Moi, j'écoute. C'est mon rôle."

Ou comment passer le temps sans se fatiguer. A mosn que ca ne soit comment souffrir en 1 lecon.

Tao haussa les épaules à cette explication, ne prenant même la peine de réellement y porter de l'attention. Il l'aimait bien, c'était tout. Il posa son menton au creux de ses paumes et observa quelques secondes Akimi, s'attardant sur sa théorie étrange selon laquelle Akimi aurait pour rôle de l'écouter bavarder.

Il ne savait pas exactement comment comprendre cela.

- Mon imagination a des limites, tu sais, Aki..." Souffla le jeune homme en observant attentivement les cheveux de la jeune fille. "C'est très fatiguant de parler pour ne rien dire. Ca demande beaucoup de travail de recherche. Beaucoup de... refflexion."

Le borgne eut un léger sourire.

- C'est plus facile de chanter, parce qu'il s'agit plus d'inventer, mais de réciter, et les gens se taisent pareil. Tient, voyons, une chanson pour toi... Hummm..."

Il n'avait pas beaucoup d'idées, tout de suite. Quoi que... S'il chantait ça, il devrait ensuite éviter les baffes. Mais c'était tellemeeent tentant...! Hum hum... Allez...

- Ma sœur avait un cul quasiment historique
Même les vieux du quartier n'avaient jamais vu mieux
Il était insolent, il était poétique
Et le plus fort de tout c'est qu'il faisait sérieux
On venait de très loin voir cette pièce unique
Histoire de dire plus tard qu'on s'en était servi
Un cul beau comme un dieu, glorieux et magnifique
Tous ceux qui l'avaient vu s'en retournaient ravis !"

Uhuhu... Ahem.

[Il s'agit d'une chanson intitulée Le cul de ma soeur, de Philippe Nicaud]

OO. Son frère lui en avait déjà fait de drôles. Mais ca, c'était la première fois. Et pour la première fois aussi, Akimi ne sut comment elle devait réagir.
S'ofusquer que son frère chante les louanges de son postérieur dans un tel lieu public ?
Se réjouir qu'il ne la complimente ? Ben oui, c'était un compliment... à la facon Taokin quoi.

Puis d'ici, elle ne pouvait pas lui taper derrière la tête. ALors elle tapa le tibia.

"Tao !! Y a des chansons qui ne se chantent pas en public !! Même pas quand c'est jsute pour réciter."

Purée, et les glaces qui n'étaient même pas la pour qu'elle puisse se planquer derrière.

Tao éclata de rire, à peine outré par le coup. Il s'y attendait !

- Non, Aki, là, tu as tout faux. Toutes les chansons se chantent en publique !" Le garçon posa les deux mains à plat sur la table et planta ses yeux dans les siens. "Le problème ne vient jamais de la chanson. C'est pas son contenu qui est mauvais, c'est la pudeur absurde des gens qui l'entendent. Ce sont juste des mots, hein."

Le joyeux luron se mordit la lèvre et rit encore.

- C'est beau des fesses, crois-moi, j'en ai vu beaucoup. C'est une simple partie du corps. Si on peut chanter la douceur des mains, la beauté et la profondeur des yeux, le bon goût des baisers que dépose une bouche, l'éclat d'un sourire... On peut aussi chanter l'érotisme d'un nombril, la douceur d'un ventre plat, la beauté de jambes longues et fines, la découpe alléchante des pectoraux, l'air confortable d'une poitrine..." Enuméra Tao. "Et, bien sûr, l'attrait d'un fessier."

Fier, Tao fit un clin d'oeil à sa soeur et se mordilla encore une fois les lèvres.

- J'ai pas raison ?"

Oh bon dieu...

"Tao, je te rappelle qu'on est quand censé ne pas se faire remarquer. Que tu n'es pas censé être la et moi non plus. Alors peu importe ton avis ou le mien. Pour l'heure, c'est celui des gens autour qui compte. Et il sont pas très chauds pour ce genre de chansons. Oui on chante toujours avec un public. mais il faut s'adapter à son public."

Ou comment malgré tout devoir rappeler que même si on s'accorde une pause, on ne doit pas oublier dans quelles circonstances se trouve cette pause.

Enfin les glaces arrivèrent. Akimi poussa sa part vers Tao.

"Bon appétit."

Taokin fit la moue mais n'argumenta pas plus sur ce sujet. Il était bien du genre à s'adapter, pour ses chansons. Ou pour ses "amours", même. Mais ça ne changeait pas qu'il ne pensait pas que parler d'un fessier soit vulgaire. Le sexe non plus n'était pas vulgaire. Du moins, il préférait pensé ça comme ça.

Peu importe. Le borgne lança un regard méfiant à sa glace et la reniffla. Rien de méchant pour l'instant. Doucement, il se pencha sur celle ci et la lécha à même la coupe.

Pas mauvais !

Soulagé, l'avorton chanteur attrapa la petite cuillère apportée en même temps et entreprit de manger sa glace. Non conscient du regard éberlué du serveur qui n'avait, visiblement, rien raté de son petit manège.

- Ch'est très bon'ch, t'es chûre que t'en veux pas'h ?"

Akimi sourrit. Chose suffisamment rare pour être remarquée.

"Non non, vas-y mange tout. Et prends ton temps. Personne va te les voler."

Elle se grattait le haut du nez, se demandant comment ses parents avaient fait pour les élever de facon aussi différentes tous les deux, elle si digne et respectant les normes de bonne conduite et lui... léchant sa glace à même la coupe devant tout le monde, chantant des chansons paillardes en plein milieu de la rue.

"Ils vont seulement se contenter de te regarder et te juger pour tes actes. Même les plus anodins."

Et oui, c'était ca la société. Voila pourquoi on devait se surveiller.

Taokin avala goulument trois ou quatres cuillères de sa glace et adressa un sourire en coin à sa soeur.

- Et c'est tant mieux, sans ça, la vie serait moins amusante. Tu devrais vraiment essayer. C'est très très drôle de jouer avec les gens, tu sais, par exemple... un truc simple : éclater de rire. Tu vas voir..."

Taokin prit une bouchée et se racla la gorge. Puis, d'un coup, il partit dans un fou rire dément, riant fort, très très fort. Ses doigts se pointèrent en même temps vers Akimi, son rire lui faisant cracher un peu de glace sur la table. Puis, frappant du poing sur la surface en question, Taokin continua à hurler de rire. Les quelques gus présents s'étaient quasi tous retournés, le toisant avec incrédulité pour certains, riant eux-même pour d'autres.

Taokin stoppa brutalement son rire et reprit sa cuillère, qu'il plongea à nouveau dans sa glace.

- Tu vois." Adressa le garçon à la pauvre fille qui l'accompagnait. Sa soeur ? Vous avez dis sa soeur ? "C'est un réel amusement."

Et de recommencer à manger comme si de rien n'était...

Akimi regardait son frère les yeux exorbités. Il voulait les noyer sous
le ridicule ou quoi ? Oui bon, le ridicule ne tue pas mais le
froissement des gens, surtout de sorciers, ca ca tue.

Et il s'arrête comme si y avait rien eu... à part les taches de glace
qu'ila vait craché. C'était d'ailleurs dégoutant. Et les gens avaient
tous mordu à l'hamecon !

Finalement, le frangin était peut-être plus un représentant digne de la famille qu'elle ne le croyait.

"Vil manipulateur."

Choclat à la fine orange... gueule de bois garantie. Voyons comment le
frangin allait supporter l'alcool. Saurait-il rester manipulateur ou...
non.

Tao engouffra deux autres bouchées. Une légèreté l'envahissait peu à peu. Une sorte d'insouciance... Non, en fait, juste l'impression d'être plus heureux mais -en même temps- plus calme. C'était étrange. Ceci dit, cette glace était vraiment très très bonne. Il n'en avait pas mangé la moitié, mais ses papilles gustatives frémissaient de délice à chaque cuillère supplémentaire.

Il s'était trompé, les sorciers étaient capables de proposer une glace valable.

L'envie de bavasser lui était légèrement passée. Aussi, Tao se contenta t'il de poser un regard brillant sur sa soeur, comme si sa simple présence lui était nécessaire pour qu'il se sente enfin bien.

Et pour l'instant, c'était le cas.

- C'est très bon Aki. Non, c'est mieux que bon : je me sens comme quand je bois un peu. Tu sais, dans les infâmes beuveries qu'on prenait, nous les mômes du réseau. C'était super, ça. Avec Jack, on s'amusait comme des dingues."

Taokin lui sourit doucement et recommenca à manger sa glace. Au fur et à mesure, Taokin se sentait comme un irrésistible besoin de vraiment savourer ce qu'il ingurgitait. Aussi prit-il plaisir à laper le contenu d'une autre cuillère, doucement. C'était encore meilleure ainsi. D'ailleurs, le plaisir qui l'envahissait le prouvait. Tout ce qu'il lui manquait -songea t'il- c'était... un Roméo dont il pourrait être la Juliette. Ou le contraire.

(Oo... va y avoir un viol par Tao si ca continue comme ca)

Oups... c'était peut-être pas une bonne idée de le faire boire avec du sucre, finalement...
Bah, au pire, elle le ligoterait pour qu'il se tienne correctement. Et puis elle le ramènerait au Ministère pour qu'il cuve.

Y aura toujours quelqu'un pour le trouver et s'occuper de lui. Avec un message dans la poche de son caleçon, tout irait bien.

Et oui oui, Taokin avait une poche sur chacun de ses calecons. Une poche à mouchoirs comme à l'ancienne.

Première coupe terminée. Tao savoura la dernière cuillère avec attention, ses pensées s'envolant. Un soupir lui échappa. Il se sentait toujours terriblement léger, mais il avait aussi l'impression que l'air qui le faisait plané se colorait de noir. C'était perturbant.

Y'avait un problème avec sa glace.

Pris d'un doute, Taokin lança un regard à sa soeur, puis à l'autre glace, puis à sa soeur, puis à la glace -encore. Il en avait déjà mangé une, il était trop tard pour se méfier. Et... Taokin n'arrivait plus très bien à saisir ce qu'était la méfiance.

Aussi attrapa t'il l'autre coupe d'une poigne de fer et plongea t'il le nez à l'intérieur, ne s'embarassant pas d'une cuillère pour cette autre première bouchée. On n'inaugure pas une coupe avec un ustencil de cuisine débile.

- Aki, je n'ai plus envie de parler. Tu crois que je pourrais arrêter pendant quelques jours ? Je veux dire, tu sais, juste plus rien leur dire, à tous. Les snober. Leur cracher dessus. Pas leur décrocher un mot. Etre comme toi, quoi."

Akimi réfléchit quelques minutes avant de répondre. Si Tao, bourré comme il l'était, parlait de ne plus parler justement, c'est qu'il était vraiment au bout du rouleau et que les choses ne tournaient plus ronds.
ceci dit, c'était également très dangereux.

"C'est vrai que si tu veux qu'ils te remarquent et aient des souspons sur toi, pour toi ou contre toi, c'est la meilleure chose à faire Tao. Fais cela, et tu peux être sûr d'une chose : tu perdras ta place. Soit on te tuera. J'ignore qui. Mais je garantie la fin. Eux ou le chef... ce sera la mort. Je ne suis pas sûre que nos parents... ou moi apprécions cette fin."

Akimi inspira un grand coup.

"Réfléchis bien Tao. Et ne fais rien que tu pourrais regretter par la suite. La liberté a un prix. La prison offre ses protections. La mort délivre. La vie... est fragile. a toi de choisir Tao. Mais n'oublie pas que tes choix influencent ton destin.. et celui des autres. Je pourrai t'en vouloir à mort à mon tour, qui sait ?"

Taokin grimaça et aspira une autre cuillère de glace. Les mots d'Akimi se faisaient pesant, lui paraissant comme lourds et beaucoup plus dérangeant que d'ordinaire. Tao ne comprit pas exactement pourquoi.

- Hn hn..." Le garçon acquiesça mollement et cligna des yeux, confus quand au fait qu'il ait de plus en plus de mal à faire le point. Avec un seul œil valide et découvert, cela semblait encore plus difficile. "La liberté a surtout le prix de plus avoir de liberté, même de choix."

Mettant fin à son raisonnement, le garçon honora une fois de plus sa glace.

- BON !" Tao secoua la tête pour s'éveiller et offrit un immense sourire à sa sœur. "Je veux bien subir et continuer à être fendard et fou, mais va falloir que tu m'donnes des idées de bêtises ! Des trucs énoooormes ! Allez, au travail, cherche cherche cherche !"

Oo

Akimi le regarda effarée. Des idées de bétises ? Elle ? Comment voulait-il qu'elle lui donne des idées à ce sujet.

"C'est toi l'expert dans le domaine. Toi tu joues les fous. Moi je tue les gens. Ca le ferait mal quand même. C'est toi qu'est capable d'arriver de nulle part ou d'un endroit inattendu."

quoi que ca, elle le faisait aussi.

"D'une armoire ou du plafond. Pas moi !!"

L'armoire non. Le plafond si.

"C'est toi qu'est capable avec tes moyens moldus de rendre les gens malades. de honte, de rire ou autre."

Quoiqu'avec ses potions, elle se défendait.

Taokin avala doucement une bouchée supplémentaire et pencha la tête sur le côté, les mots d'Akimi semblant atteindre son cerveau à la vitesse d'escargots, de larves, ou d'autres créatures du genre.

Des brides lui parvinrent plus nettement au fur et à mesure du discours de la jeune fille (et de la disparition de sa glace).

Ex-père. Joues, fout. Nul. Part. Pas entendu - ou attendu. Armoire, ou aurevoir. Plafond ou Pauv'con ?
Rend Malade. Honte.

Le cerveau de Taokin se brouilla alors qu'il essayait de faire le lien entre les mots.

De ce qu'il comprenait, elle voulait qu'il parte, parce qu'elle avait honte, qu'il la rendait malade et qu'il était un pauv'con.

Le tout avait un rapport avec un Ex-père qui s'en foutait. Ou dont il se foutait.

Taokin vrilla un regard curieux et dépassé sur sa soeur.

- Ben pourquoi ? Qu'ech que j'ai fais d'mal ?" Taokin soutint sa tête, qui tanguait étrangement. "Pis, Papa c'est plus papa ?"

Akimi dévisagea son frangin. Il racontait quoi la ?
C'est en observant son comportement qu'elle comprit.

"Ok... toi, t'es bourré jusqu'à l'os."

Elle ralentit alors son débit de parole.

"Papa est toujours papa. T'as rien fait de mal. Par contre, il est l'heure de rentrer. Sinon, Sheren va se facher."

En espérant qu'il ait compris, elle se leva en balancant quelques
mornilles sur la table. Puis elle fixa son frère, attendant qu 'il
fasse de même.

Elle n'aurait pas pensé qu'il serait pompette aussi vite. Elle n'avait
eu que peu d'infos pour finir. Enfin, rien de plus que ce qu'elle
savait déjà.