--Convocation

Une auberge, un peu délabrée, voilà tout ce qu'ils avaient trouvé pour dormir. Enfin, dormir...Se reposer, en fait. Elizabeth n'avait pas fait de commentaire, elle n'avait pas salué le tenancier, elle avait simplement suivit les deux hommes jusqu'à la chambre que Carlisle avait demandé. Le vieux bougre avait fait une tête perverse quand il a apprit que les jumeaux ne désiraient qu'une seule chambre, mais tous deux s'en moquaient éperdument.

Beth était assise sur un lit grinçant, et Carlisle sur une chaise, devant un bureau rongé par les insectes. Ils n'avait pas parlé pendant longtemps, jusqu'à ce que le barman vienne toquer à leur porte, en fait, vers 21 heures. C'etait Carlisle qui avait ouvert, Beth n'avait même pas esquissé un mouvement pour se lever. L'homme était venu leur proposer de diner. Bien entendu, Carlisle declina l'offre, pretextant un repas déjà prit, mais l'homme ne posa pas de question.

Quand Carlisle s'était retourné vers sa soeur, pour tenter de la faire rire avec cette histoire de diner, elle se tenait debout, appuyée contre une armoire, une sorte de calepin jauni entre les mains. Le jeune vampire s'assit sur un canapé centenaire, attendant que sa soeur prenne la parole, après qu'elle soit sortie de ses pensées.

"Carlisle?" elle l'appella sans détourner son regard du calepin.

"Oui?"

"J'ai soif." il s'en était douté, les beaux yeux de sa jumelle avaient viré à un noir d'encre, plus encore qu'au ministère.

"Nous irons chasser bientôt, Beth, tiens le coup"

"Je tiens toujours le coup et tu le sais, sinon je n'aurais pas une souillure sur la cuisse." elle était sèche, apparemment elle lui en voulait de ne pas s'être rebellé.

"Ecoute, Beth..." elle leva une main pour l'interrompre.

"Peu importe, Carlisle..." elle ne le pardonnait pas, mais changea de sujet. "Nous devons chassé rapidement, la pleine lune est dans trois jours"

"Tres bien, demain soir nous irons."

"Okay"

Il se leva et regarda par la fenetre. Il devait rapidement chercher un endroit pour la chasse, où le gibier serait à la hauteur de leurs esperances. Heureusement, le coin était entouré de forêt, à quelques dizaines de kilomètres seulement de cette auberge. Il partirait le lendemain à l'aube pour chercher une zone de chasse. Beth avait raison, il leur fallait être rapide, hors de question d'attendre la fin de la pleine lune, elle n'en serait pas capable. Et croiser des loups-garous dans l'état où Beth était déclencherait une bataille sans merci, et ce n'était pas vraiment le but de leur voyage.

Beth revint de quelque chose qui ressemblait à une salle de bains, habillée d'un pyjama de soie qu'il lui avait acheté en Inde, au siècle dernier. Elle s'assit par terre, au pied de son frère, et posa la tête sur ses genoux. Il passa une main dans ses cheveux noirs.

"Je ne t'en veux pas, Carlisle" souffla-t-elle "J'en veux à ces humains qui oublient que nous étions comme eux, avant." elle soupira "Et je m'en veux d'être encore si incontrôlable, encore trop attirée par l'odeur de leur sang sucré...Par l'envie de les punir...J'espère que je saurai resister"

"Tu sauras, Elizabeth"

Elle leva la tête et fixa ses grands yeux noirs dans ceux de son frère, qui étaient un peu plus clairs, même si cela ne durerait pas très longtemps encore. Ses sourciles droits et fins se froncèrent et un son guttural lui échappa.

"Ne m'appelle pas Elizabeth, je suis Beth"

La seule personne à l'avoir jamais appellé par son prénom entier était leur père, et il était très douloureux pour la vampire d'évoquer le souvenir de cet homme, qu'elle avait du voir mourir. Carlisle acquiesça pour lui montrer qu'il la comprenait et qu'il s'excusait. A ce même moment, un bruit retentit, comme si on tapait contre le verre de leur fenetre.

En moins de la moitié d'une seconde, Beth sauta sur ses pieds, prête à bondir sur l'intrus. Carlisle, lui aussi, avait les lèvres retroussées sur ses dents et le regard d'un noir puissant. Ils se calmèrent immédiatement lorsqu'ils s'aperçurent que le bruit venait en fait d'un hibou qui cognait sa patte contre le carreaux pour qu'on lui ouvre. Carlisle leva les yeux au ciel, et Beth s'assit sur le canapé, un sourire aux lèvres.

"Il n'y a que les sorciers pour s'envoyer du courrier d'une façon aussi stupide..."

Carlisle sourit lui aussi en ouvrant la fenêtre. Un hibou au pelage brun entra dans la pièce, et tendit la patte où était accroché la lettre après s'être posé sur le bureau. Beth grogna, et la bête ouvrit de grands yeux apeurés. La vampire éclata de rire, suivit par son frère, qui était bien content de la voir se distraire.

"Qui est-ce?" demanda-t-elle d'une voix moins enrouée.

Carlisle se racla la gorge, et fronça les sourcils. Il ouvrit grand la missive et lut à haute voix.

Le hibou se réfugia en haut d'une armoire, pas tranquille du tout. Mais bon, la consigne était claire, il devait revenir avec une réponse, alors il attendait. En espérant ne pas finir dans la casserole. Pas comme l'autre qui avait fini bouffé par le chat. C'est que ca pouvait être hargneux ces bêtes la.

Bref, la missive était faite sur un parchemin du MInistère. Un de ces parchemins dont la réalisation coute horriblement cher au contribuable. Avec le logo du Ministère en filigramme. Décidément, ils aimaient ce logo, car on le trouvait également, en entête de page, accompagné d'un second logo : habituellement celui du département concerné par la missive. Ici, c'était encore celui du ministère, signe que la lettre venait du Ministre lui-même. Un honneur.
Et plus bas, on retrouvait ENCORE ce logo. Au niveau du cachet de cire prouvant l'authenticité de cette missive. cachet double puisqu'il y avait aussi le cachet du ministre lui-même. La preuve de son sang pur. Cete habitude n'était effectivement faiet que par les sorciers de pure souche, les anciens. les autres préféraient largement la signature de base.

Bref, si on regardait en dehors de ce parchemin, le reste était très... protocolaire. C'est pourquoi nous vous passerons les formules d'usages qui remplissent à elle seules la moitié de la feuille et qui ne sont pas pensées du tout. Imaginez, dire "bonjour" "Cher" "veuillez agréer messieurs dames la blablabla", alors que le ministre détestait les vampires et autres hybrides. Vous croyez qu'il pensait tout cela ? Bien sûr que non.

(en fait, c'est surtout que des lettres protocolaires j'en écris tout le temps pour le boulot et que j'ai pas envi d'en refaire une)

Carlisle Hope et Elizabeth Hope

Après étude de votre dossier et de votre statut, vous êtes priés de venir demain matin à la première heure vous présenter au Ministère. Faute de quoi, une garnison d'Aurors viendra vous expulser d'Angleterre où vous ne saurez être autorisés à séjourner.

Il s'avère en effet que votre dossier présente des lacunes et des détails douteux.

Ah ben oui douteux, ils étaient des vampires.

Votre puisance vampirique semble en effet bien trop puisante pour être tolérée dans notre beau pays.

Le reste n'étant que formules traditionnelles, nous vous épargnerons leur lecture.

Décidément, le MInistère et osn ministre étaient toujours aussi intelligents;.. -_-

(tu joues très bien les hiboux,j'ai adoré^^)

Elizabeth poussa un grognement rageur, elle ne jouait plus cette fois. Quel culot ils avaient???? Ces humains n'avaient vraiment aucune conscience du danger qui les guettait. non mais, comme s'ils étaient en mesure d'exiger quoi que ce soit. "une garnison d'Aurors", mais de quoi il parlait...Auror boreale? Elle ne pensait pas, mais ils étaient largement assez stupides pour faire ce genre de choses...

Elle se tourna vers son frère, dont le regard était toujours plus apaisé que le sien. Elle hurla, et il du mettre toute sa force dans ses bras quand il la retin par les épaules. Elle était vraiment hors d'elle, et ce n'était pas le moment pour qu'un humain débarque dans la pièce.Déjà, le messager devrait etre heureux d'être encore en vie, elle l'aurait volontiers liquider rien que pour le plaisir.

Sans prendre la peine d'aller chercher un parchemin neuf, elle retourna la feuille, et écrivit avec un stylo moldu qu'elle avait dans ses bagages.

Message reçu. Arrivons demain matin

Elle signa et attacha la lettre à la patte de la bête en la fusillant des yeux, peu importe qu'elle n'y soit pour rien dans ces histoires. Carlisle pinçait son nez, comme toujours quand il était plongé dans une reflexion intense. Elle se retourna vers lui, furibonde.

"Ils m'ont bousillé la jambe pour me foutre dehors!!!!!!"

Il s'approcha et tenta de la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa violemment et grogna comme une bête sauvage.

"Si demain ils nous banissent du pays, je vais bouffer de l'humain!!!"

Le hibou avait tremblé de toutes ses plumes en entendant le cri de bête sauvage qui avait retenti. Il allait finir sans plume, c'était sûr. ils allaient le plumer, le rôtir et le manger pas cru du tout. Bon en même temps, le hibou cru, c'était surement pas bon. Et le hibou cuit non plus s'il vous plait, me mangez pas.

IMaginez sa frayeur quand il vit la folle dingue qui avait crié s'approcher de lui et lui attraper la patte.

Mais euh, il avait rien fait lui. S'il vous plait, pas la casserole. Le chat, c'était mieux.

Il n'attendit pas une minute de plus quand elle le lacha poru se précipiter vers la fenêtre... fermée.

BANG.

(sinon, c'est pas drôle)

D'un même mouvement, les deux jumeaux se tournèrent vers la fenêtre quand le BANG retentit. Le hiboux venait de se fracasser le bec contre le verre de la fenetre. Carlisle ne réagit pas, mais Beth se rua sur la bête, presque au pas de course.

Le hibou sembalit un peu sonné, mais pas assez pour que la lueur de peur disparaisse quand Beth s'approcha de lui. Elle le prit dans une main comme s'il s'agissait d'un vieux torchon, et ouvrit le fenetre de l'autre. Elle le secoua un peu (autant dire comme un prunier) et quand il sembla reprendre plus ou moins ses esprits, elle le balança litteralement par la fenetre en marmonnant quelque chose comme "complètement stupide"

Elle avait beau être dans une colère noire, elle ne put s'empecher d'éclater de rire quand elle vit l'expression choquée que son frère affichait. Il la suivit, esperant bien sur que cela consolerait et calmerait un peu sa jumelle. Elle s'approcha de lui et se blottit dans ses bras, prête à patienter les huit heures de nuit avant de retourner au ministère.

"Ne t'inquiète pas, Beth, tout va bien se passer" marmonna-t-il en lui caressant les cheveux.

"Ce n'est pas pour moi que j'ai peur, mais pour eux...Ils ne comprennent même pas qu'on les protège de nous-mêmes en faisant ça"

"Je sais..."

Quand le hibou réalisa qu'il était dehors...

YOUPI.

Il en vola dans tous les sens.

Il était dehors. Et il était en vie.

Arf

Et il avait une lettre à porter.

Bon ben allons porter notre courrier. A qui ? Ah oui, au ministre. Pfu. La prochaine fois, elle se mettait en grève.